dimanche 9 août 2015

Jules Verne revisité à la mode tchécoslovaque...

Le Baron de Crac, film sorti en 1961, est quelque chose de totalement à part.

Le réalisateur, Karel Zeman, tchécoslovaque, au temps où ce pays existait encore, donc avant qu’on ne le découpe en deux après avoir décrété que les Slovaques ne pouvaient pas s’entendre avec les Tchèques, a passé six années en France entre 1930 et 1936, en travaillant dans la publicité. Rentré dans son pays, il s’intéresse aux films d’animation. Plus tard, il marie dans ses films, animations et vrais acteurs, s’inspirant beaucoup des romans de Jules Verne. Il meurt en 1989.

« Le Baron de Crac » est la parfaite illustration du génie de Zeman, où les animations, les acteurs réels, les effets spéciaux sont étroitement imbriqués les uns dans les autres au point que, parfois, on ne sait plus trop si on a affaire à une animation ou un véritable acteur !

Le film débute par une animation où l’on voit une fusée s’envoler vers la lune. Son passager descend sur l’astre désertique, y découvre des pas et rencontre Cyrano De Bergerac ainsi que le baron de Crac. Ce dernier, persuadé que leur visiteur est un sélénite (habitant de la lune), l’embarque pour lui faire visiter la Terre. In fine, le « sélénite » qui a trouvé un cœur charmant en la personne d’une princesse prisonnière des turcs, repartira avec elle vers la lune, loin des folies guerrières des terriens.
Entre temps, avec l’aide du baron, ils se seront enfuis à cheval poursuivis par les turcs après avoir délivré la princesse, auront visité les océans dans le ventre d’une baleine, échappé encore aux turcs lors d’une bataille navale mémorable, délivré un château du siège d’une armée ennemie… et j’en oublie forcément !

Cela ne ressemble à rien de ce qu’on connaît, c’est traité avec un humour certain, puisé dans le registre du conte imaginaire et totalement loufoque, et ça dénonce avec un malin plaisir, la bêtise humaine, qui est comme chacun sait, d’une profondeur insoupçonnable. Du cinéma à découvrir ! et ça fait un bien fou…

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