Fatou Cissé présentait le Bal du Cercle, jeudi 16 juillet, au Cloître des Carmes, deuxième lieu emblématique du Festival d’Avignon, et lieu enchanteur par excellence, à 22 heures, quand les cigales veulent bien laisser la place aux artistes, quoiqu’elles-mêmes, par leur chant continu, fassent aussi partie du monde culturel provençal !
Formée, nous dit-on, à la danse moderne et classique aux côtés de son père, alors directeur du Ballet national du Sénégal, Fatou Cissé « approfondit sa connaissance des danses traditionnelles sénégalaises (…) avant de découvrir au début des années 2000, les formes contemporaines de la création chorégraphique ».
Le Bal du cercle est inspiré du Tanebeer, pratique ancestrale, organisée par des femmes dans les quartiers populaires, afin pour chacune de montrer sa valeur, son pouvoir sexuel, à travers tout son corps, ses plus beaux vêtements, ses bijoux…
Sur scène, cinq femmes et un homme. Au début, descendant des gradins, une danseuse, plus petite que ses compagnes, mais pleine d’humour, rigolote, harangue le public, mélangeant français et sans doute wolof. Un défilé de mode commence, et ne se terminera qu’une heure plus tard. Entre temps, les danseuses, tantôt miment un boxeur, tantôt se lancent dans une danse locale, le sabar, où les corps expriment le désir sexuel.
Lors du dernier tableau, de toute beauté, les danseuses présentent de multiples costumes, chapeaux, lunettes, aux couleurs très vives, me rappelant les « sapeurs de Kinshasa » dans Coup Fatal d’Alain Platel, vu lors du dernier festival d’Avignon en 2014. Chaussées de talons très hauts, elles dérapent volontairement, se parlent interminablement dans ce qu’on appelle les palabres là-bas. Une amie a repéré Jean-Paul Gaultier : sans doute le spectacle a dû lui donner quelques idées nouvelles.
Il n’en reste pas moins vrai que, nous autres occidentaux, restons circonspects devant ces codes que nous ne savons décrypter. Pour beaucoup, dont moi-même, les applaudissements furent respectueux, sans plus. Quand on ne comprend pas…
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