dimanche 20 juillet 2014

Irrévérence(s)

Vendredi 18 juillet, à 18 heures, avait lieu la première d’Irrévérence(s) dans le cadre des sujets à vif du Festival d’Avignon, dans le « Jardin de la Vierge » du lycée Saint-Joseph. Dans la moiteur du soir,  de hauts murs recouverts de lierre nous accompagnent de tous côtés dans ce moment de poésie. J’avais, il y a deux ans, manqué David Halberg blessé. Cette fois, Marie-Agnès Gillot est au rendez-vous, avec Lola Lafon !

Elles arrivent de derrière les spectateurs, montent sur scène, l’étoile de l’Opéra en chaussures de sport, pantalon de survêtement noir, sac en bandoulière. Pendant que Lola parle au micro, Marie-Agnès sort ses chaussons de son sac, prépare ses pieds, lace ses chaussons, puis s’installe à une barre et débute ses exercices. Une barre, puis une autre, le tronc fin d’un arbre lui sert de  barre verticale, assouplissements au sol… Moment rare, celui consistant pour une étoile de nous faire découvrir le b.a. ba de la danse classique. Ses longues jambes, ses bras balaient l’air, les courbes qu’elle imprime à son corps sont magnifiques.

Lola Lafon est une résistante, quelqu’un qui refuse toute servitude, être la carpette comme elle dit. Elle lit des extraits de ses romans, chante d’une voix somptueuse. Les deux femmes se donnent la main, parcourent la scène, l’étoile longuement sur pointes, les mots claquent, fusent. La complicité entre les deux femmes est certaine. Toutes deux resplendissent de bonheur, l’une en nous faisant découvrir ses textes, l’autre la danse classique à un public pas forcément familiarisé avec cet art, mais rapidement conquis.

Les applaudissements, très nourris, sont amplement mérités !

Marie-Agnès Gillot et Lola Lafon portaient sur la poitrine, le petit carré de tissu rouge, symbole du soutien aux intermittents du spectacle, en lutte contre la convention d’assurance chômage. Même si son statut d’étoile de l’ONP est fort éloigné de celui des intermittents, précaires, vacataires, stagiaires… il s’agit là d’un acte fort et courageux de la part de MAG, quoi qu’on dise !

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