Conversation animée avec Noam Chomsky

Conversation animée avec Noam Chomsky est un documentaire, tourné par Michel Gondry, entre 2010 et 2012.
Noam Chomsky : j’en ai entendu parler pour la première fois, au début des années 1970, alors à l’école normale d’instituteurs d’Orléans. Il avait jeté les bases de la grammaire générative et transformationnelle. Ses travaux, du moins ce qu’on m’en a expliqué à l’époque, m’ont servi pour enseigner la grammaire pendant ma carrière. Par la suite, le penseur s’est élevé contre la guerre du Vietnam (il évoque son passage en prison dans l’interview), a démontré comment l’opinion publique est fabriquée par les médias. Il a aussi défendu l’idée (que je conteste totalement) selon laquelle le négationnisme est une opinion que nul ne peut interdire. C’est là toute l’idéologie étatsunienne qui privilégie la liberté individuelle avant l’intérêt général.

Michel Gondry a truffé l’interview d’animations, fort réussies d’ailleurs. Est-ce trop chargé comme dans son précédent film, l’Ecume des Jours ? Sans doute pour ceux qui ne maîtrisant pas la langue anglaise, sont obligés de recourir aux sous-titres.
Sur le contenu de l’interview, Noam Chomsky parle de son enfance, de la grammaire, de l’évolution des sciences et des techniques, celle du langage de l’homme et celui de l’animal, de son épouse décédée, de ses enfants… On aimerait pouvoir reprendre des citations du penseur, tant elles foisonnent dans l’interview. On pourra regretter cependant que certaines questions sous-jacentes n’aient pas été posées par l’intervieweur, telles sur la notion de peuple par exemple. Il eut été intéressant d’avoir son opinion à ce sujet.

Un penseur, un des plus grands à l’époque actuelle, amène forcément le spectateur à penser, chose devenue rare de nos jours. Celui qui pense est parfois moqué, tant l’air du temps incite à copier et à croire.
Mais que ça fait du bien de s’immerger dans la pensée absolue, sans autre objectif que de penser ! Ce qui me rappelle cette citation de Michel Onfray : « Il ne faut pas croire, mais penser ».