Troisième Performance* proposée par la Scène Nationale d’Orléans : « Germinal », spectacle conçu par Halory Goerger et Antoine Defoort, dans le cadre de la Biennale de la Danse de Lyon, par « l’Amicale de Production ».
Sur scène, 4 personnages, trois hommes, une femme. Sans doute sommes-nous aux prémices de l’humanité : le langage est inconnu, on pense seulement, et les pensées des uns des autres s’affichent sur le mur du fond de scène. C’est ainsi que les hommes échangent.
Puis voici Ondine (la femme) découvrant un écho bizarre quelque part sous la scène. Alors, au moyen d’une pioche, elle va défoncer le plateau (c’est la première fois qu’il m’est donné à voir cela – mais que le lecteur se rassure, ce n’était qu’un faux plancher rehaussé). Elle en extrait quelques gravats, et un micro, lequel va permettre à chacun d’émettre quelques sons incongrus, puis des phonèmes, enfin des mots et des phrases. L’humanité a découvert la parole.
Voilà les mots classés en catégories et en sous-catégories : ceux qui font ploc-ploc (dont la catharsis du coeur) et les autres.
Une guitare extraite de la cavité les fera chanter dès que quelques notes sont jouées. Un intercom découvert, ils entreront alors en relation avec le monde extérieur : on parle de physique quantique, de thermodynamique…
Un ordinateur portable, lui aussi extrait de la cavité, projettera des images sur le mur, les langues étrangères feront leur apparition, les mots seront classés selon un ordonnancement pertinent : on est loin du ploc-ploc…
Bref, il s’agit ici d’une allégorie de l’évolution humaine, mais aussi celle des techniques et rapports sociaux, ce qui nous ramène à « Germinal ». Langage riche, dérision, humour, excellente utilisation des techniques numériques : performance remarquable à tous points de vue !
* Je n’ai pu couvrir la seconde, à mon grand regret.
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