Only Lovers left alive, de Jim Jarmusch, est un chef d’œuvre cinématographique, tel qu’on en voit malheureusement trop peu !
C’est l’histoire d’amour entre deux vampires, Adam et Eve ; le premier vit à Détroit, ville en faillite, aux quartiers abandonnés, tombant en ruines, détruite par le capitalisme américain, la seconde à Tanger, dans cette belle ville méditerranéenne. Mais ce sont des vampires modernes qui ne s’abreuvent plus à la gorge des « zombis », mais en se procurant du sang auprès de médecins.
Eve décide de rejoindre son mari (ils se sont mariés trois fois au long de plusieurs siècles). Sa sœur débarquera sans prévenir chez les deux tourtereaux qui s’en retourneront à la fin à Tanger.
L’histoire est simple. Mais l’image et le son sont d’une beauté phénoménale.
Au tout début, la caméra survole chacun des deux amants, en tournoyant, ce qui me fit penser au film « quand passent les cigognes » avec la scène de l’escalier. Eve, avant de partir pour Détroit, choisit ses livres et en remplit sa valise : les images s’entremêlent comme les mots d’un roman, c’est sublime ! Il y a aussi la photo représentant les deux amoureux, nus, face à face. Toutes les scènes se déroulant de nuit, dans une demi lumière, donnent un aspect mystérieux au film, rappelant certains tableaux de peintres médiévaux.
La musique est particulièrement envoûtante à tel point qu’il faut aller au bout du générique final, et ne pas perdre une miette musicale.
Tilda Swinton dans le rôle d’Eve, est proprement fascinante, notamment lorsque de sa longue démarche, elle arpente les rues de Tanger. On rencontre aussi Christopher Marlowe, tout droit sorti de l’époque shakespearienne, ainsi que la chanteuse Yasmine Hamdan à la voix d’or.
Au travers de son film, Jarmusch pose la question de l’avenir de la planète : ville abandonnée, sang contaminé, que reste-t-il au poète anglais, sinon la mort ?
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