La Grâce, film
allemand / norvégien de Matthias Glasner, est un film communautariste, au sens
noble du terme.
Un couple avec un ado part vivre dans une ferme, tout au
nord de la Norvège, là où l’hiver, le soleil n’apparaît pas pendant huit
semaines. Lui travaille dans une entreprise pétrolifère, elle dans un hôpital
où les malades sont en fin de vie. Le couple bat de l’aile.
Une nuit, Maria (la femme) renverse une adolescente, ne
s’arrête pas et rentre à la ferme sans trop savoir ce qu’elle a heurté. A partir
de cet instant, le couple va se reformer jusqu’à la fusion complice dans le
silence sur l’accident.
Ce film pose des questions extrêmement lourdes :
peut-on continuer à vivre avec un tel poids sur la conscience ? Peut-on
côtoyer l’autre couple qui a perdu sa fille, comme si de rien n’était ?
Peut-on passer devant le lieu où s’est produit l’accident sans s’arrêter devant
les fleurs ? Qui des deux dans le couple aura le plus de difficultés à surmonter l'épreuve, à taire le secret ? Quelles relations entretenir avec le fils ? Ce dernier a-t-il compris ?
Les images sont fabuleuses, notamment prises d’hélicoptère :
la mer d’un bleu sale, les étendues recouvertes de neige, tout est
grandiose ! C’est magnifiquement bien filmé, les dialogues sont fouillés,
les visages d’une intensité rare, la fin inattendue, « pleine de
grâce ». Ce n’est pas pour rien que la femme s’appelle Maria.
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