Eka et Natia, est
un film géorgien.
L’histoire se passe dans les années 90, après la chute de
l’Union Soviétique, à l’heure de la guerre civile qui oppose la Géorgie à des
républiques autonomes. Si la guerre n’apparaît qu’en filigrane, elle est
néanmoins présente lorsque deux miliciens doublent tout le monde dans la file
d’attente du pain, ou quand on apprend qu’un fils est allé se faire tuer, là où
« il n’avait pas lieu d’être ». Le cri d’une mère : « Vous
êtes tous devenus complètement fous » est celui d’un peuple qui n’en peut
plus des exactions des uns et des autres.
« Chronique d’une jeunesse géorgienne », qui est
le sous-titre du film, résume le scénario : une tranche d’histoire dans la
vie d’un peuple pris en otage par des milices nationalistes. Bourdieu aurait
applaudi, il s’agit vraiment d’une étude sociologique au travers d’une fiction
tout à fait réaliste.
C’est principalement celle de deux jeunes filles qui luttent
pour leur liberté face à des hommes qui les considèrent comme des moins que
rien. Eka est fabuleuse lorsqu’elle se lance dans une danse lors du mariage de
sa copine. Et que dire de ce plan interminable où le cameraman la filme en
portrait, de face, et où on peut lire dans son visage, toute l’interrogation
devant un avenir qu’elle ne parvient pas à imaginer radieux : la tristesse
absolue dans ce regard d’adolescente.
A noter la présence du chef opérateur Oleg Mutu, qui filme
caméra à l’épaule. C’était lui derrière la caméra dans « Au-delà des
collines » et « 4 mois, 3
semaines, 2 jours », tous deux réalisés par Cristian Mungiu, le dernier,
Palme d’Or à Cannes en 2007.
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