samedi 30 novembre 2013

Eka et Natia



Eka et Natia, est un film géorgien.
L’histoire se passe dans les années 90, après la chute de l’Union Soviétique, à l’heure de la guerre civile qui oppose la Géorgie à des républiques autonomes. Si la guerre n’apparaît qu’en filigrane, elle est néanmoins présente lorsque deux miliciens doublent tout le monde dans la file d’attente du pain, ou quand on apprend qu’un fils est allé se faire tuer, là où « il n’avait pas lieu d’être ». Le cri d’une mère : « Vous êtes tous devenus complètement fous » est celui d’un peuple qui n’en peut plus des exactions des uns et des autres.

« Chronique d’une jeunesse géorgienne », qui est le sous-titre du film, résume le scénario : une tranche d’histoire dans la vie d’un peuple pris en otage par des milices nationalistes. Bourdieu aurait applaudi, il s’agit vraiment d’une étude sociologique au travers d’une fiction tout à fait réaliste.

C’est principalement celle de deux jeunes filles qui luttent pour leur liberté face à des hommes qui les considèrent comme des moins que rien. Eka est fabuleuse lorsqu’elle se lance dans une danse lors du mariage de sa copine. Et que dire de ce plan interminable où le cameraman la filme en portrait, de face, et où on peut lire dans son visage, toute l’interrogation devant un avenir qu’elle ne parvient pas à imaginer radieux : la tristesse absolue dans ce regard d’adolescente.

A noter la présence du chef opérateur Oleg Mutu, qui filme caméra à l’épaule. C’était lui derrière la caméra dans « Au-delà des collines » et  « 4 mois, 3 semaines, 2 jours », tous deux réalisés par Cristian Mungiu, le dernier, Palme d’Or à Cannes en 2007.

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