Heimat, du
réalisateur allemand Edgar Reitz, est un film d’une durée totale de 3 heures
55, partagé en deux parties : « Chronique d’un rêve » et
l’Exode ».
Reitz réalise depuis 30 ans, des films et séries
télévisuelles afin de raconter l’histoire d’un village en Rhénanie. Chacun de
ses films se déroule à une époque différente et sont donc sans lien direct
entre eux. Mais les différents scenarii ayant pour cadre, le village imaginaire
de Schabbach, l’ensemble de son œuvre forme un tout.
Dans ce film (ou ces deux films, comme on voudra),
l’histoire se passe en 1842/1843, au sein d’une famille protestante où l’on
trouve la grand-mère, le père (forgeron) et son épouse Margret, leurs deux
grands fils Gustav et Jakob l’intellectuel. On apprendra qu’il y a aussi une
autre sœur mariée à un catholique, et donc chassée de la maison paternelle. A
eux tous, s’ajoutent deux jeunes filles du village, Jettchen et Florinchen,
très copines.
Dans la 1ère partie, on nous montre un village,
pauvre certes, pouvait-il en être autrement à cette époque, mais non misérable.
C’est la vie de tous les jours qui nous est contée avec ses joies, ses peines, ses références à l’époque
napoléonienne. La mort ne rôde pas (encore). Cette 1ère partie se
termine sur un épisode de la lutte des classes, opposant les villageois au
seigneur.
La 2ème partie est dramatique. La mort emporte
tout sur son passage, notamment les enfants, ce qui amène nombre d’habitants à
fuir au Brésil où on leur promet soleil et bonheur. Mais le réalisateur ne
sombre pas dans le pessimisme, en livrant en fin de film, un message plein
d’espoir, associant science et liberté.
Le film est en Noir et Blanc, lui donnant une beauté
fascinante : ciels nuageux, champs de céréales tels des mers ondulantes,
nuages de fleurs dans le vent, visages d’une très grande expressivité…
Les deux parties sont, à mes yeux, à voir dans la
continuité : les quatre heures passent vite !
PS: lu dans une interview du réalisateur : "Ainsi, ce qui m’a séduit dans cette histoire d’immigration au XIXe siècle, c’est que nous vivons toujours en 2013 dans un monde de migration. Elle s’est juste inversée. Dans le film, l’Allemagne est un pays d’émigration. Aujourd’hui, elle est devenue un pays d’immigration. Nous voyons l’histoire à l’envers par la lorgnette. D’où l’intérêt porté à mon personnage principal, Jakob, qui représente la question de l’émigration. L’idée est que les utopistes ne sont pas ceux qui partent, mais ceux qui restent. Ici, ce n’est pas Jakob, mais son frère qui part."
PS: lu dans une interview du réalisateur : "Ainsi, ce qui m’a séduit dans cette histoire d’immigration au XIXe siècle, c’est que nous vivons toujours en 2013 dans un monde de migration. Elle s’est juste inversée. Dans le film, l’Allemagne est un pays d’émigration. Aujourd’hui, elle est devenue un pays d’immigration. Nous voyons l’histoire à l’envers par la lorgnette. D’où l’intérêt porté à mon personnage principal, Jakob, qui représente la question de l’émigration. L’idée est que les utopistes ne sont pas ceux qui partent, mais ceux qui restent. Ici, ce n’est pas Jakob, mais son frère qui part."
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