samedi 20 décembre 2025

Un agent pas vraiment secret, au pays de la dictature brésilienne


Kleber Mendonça Filho
est décidément, un des meilleurs cinéastes de sa génération. Avec « l’Agent secret » qui vient de sortir sur les écrans, il avait raflé au dernier Festival de Cannes, le prix de la Mise en scène ainsi que celui du meilleur acteur avec son complice dans le film, Wagner Moura (quoique là, j’ai quelques doutes sur ce dernier prix, même si l’acteur brésilien est le personnage central du film, il marque, mais n’éblouit pas par sa présence).

De nos jours, deux jeunes femmes explorent des archives sonores afin de découvrir la vérité sur un massacre qui eut lieu en 1977, à Recife dans le Nordeste brésilien, une des contrées les plus pauvres du pays, et qui coûta la vie à un ingénieur qui s’apprêtait à quitter son pays pour une université étrangère. Rembobinage.

Le coup d’état militaire au Brésil en 1964 instaura une dictature jusqu’en 1985. Un gros industriel qui a voulu mettre la main sur une entreprise publique de pointe, paie deux tueurs afin d’éliminer cet ingénieur qui se fait appeler Marcello, réfugié dans la famille de son épouse, alors décédée, où son fils est élevé par son grand-père. Les deux tueurs chargeront un troisième de la sale besogne. Mais ces pieds-nickelés provoqueront un bain de sang final, Marcello étant exécuté par on ne sait qui, un tueur ou la police. Les deux jeunes femmes remettront au final l’ensemble des archives au fils de l’ingénieur devenu lui-même médecin.

Mendonça Filho nous fait pénétrer dans cet état de Pernambouc, au travers d’un carnaval d’où la police recensera près d’une centaine de morts, un cinéma de quartier où l’on projette « les dents de la mer », une histoire d’une jambe humaine retrouvée en travers de la mâchoire d’un requin, et vers la fin, un conte ou légende fantastique, je ne sais trop, où la jambe en question vient balancer maints coups de pied sur une place où le sexe est omniprésent. Presque une visite touristique de cette région, si ce n’étaient la corruption, le meurtre, la violence sous toutes ses formes, qui s’étalent ostensiblement à l’image, avec en filigrane, le sort des réfugiés accueillis dans cette famille, un couple d’angolais, Marcello lui-même, ainsi qu’une autre femme : le drame des réfugiés, celles et ceux qui pour des raisons diverses doivent quitter leur pays.

Sans oublier cet autre thème développé en parallèle, celui des origines, Marcello recherchant sa mère inconnue dans les archives communales, et les retrouvailles avec son fils qu’il a peu connu, on ne saura d’ailleurs guère pourquoi. Il y a des trous dans la vie de Marcello. D’où peut-être le titre du film.

Deux heures quarante plus tard, on ressort ébloui par le soleil, la musique brésilienne et tous ces gens au grand cœur, malgré la dictature.

mercredi 17 décembre 2025

« Pétrole » de Pasolini, version Creuzevault


« Pétrole » est un ensemble de notes écrites par Pier Paolo Pasolini, dans les premières années 1970, avant qu’il ne soit assassiné en 1975 sur une plage, sans doute par l’extrême-droite italienne. Ce texte est donc largement inachevé. Il a été publié à titre posthume en 1992, et en français en 1995. Il subsiste environ 600 notes sur un projet de 2000. C’est ce texte que Sylvain Creuzevault a adapté et mis en scène, et qui est présenté à l’Odéon en cette fin 2025. Evidemment, le metteur en scène n’a repris qu’une petite partie de ces notes, une quarantaine il me semble.

D’emblée, nous sommes sur le tarmac d’un aéroport. On vient de découvrir le cadavre d’un certain Carlo, on pense inévitablement à la mort de Pasolini sur une plage. Toute la pièce de près de trois heures aura Carlo comme pivot central, on rembobine donc. Les Saints vont le ressusciter et nous offrir deux Carlo, le premier responsable d’une entreprise pétrolière, enrôlé plus tard au sein du gouvernement démo-chrétien, le second homosexuel et adepte des situations pornographiques.


Avec une équipe d’une dizaine d’acteurs et actrices, les scènes se succèdent, alternant les Carlo 1 et les Carlo 2. Des premières émerge ce qu’était la vie politique dans ces années-là en Italie, les leaders démo-chrétiens étant inféodés à la Mafia italienne. Les performances réalisées par cette équipe de comédiens sont absolument exceptionnelles, notamment Sharif Andoura, lequel confirme qu’il est bien actuellement un des plus grands acteurs français.

On retiendra cette scène où les quatre démo-chrétiens (dont Carlo) sont réunis autour d’une table et décident de l’avenir de l’Italie, une femme derrière eux, lunettes noires, intervenant par moment en direction du public, représentant Pasolini lui-même, expliquant les tenants et aboutissants.

Autre scène forte, on est en Syrie, Carlo veut obtenir un contrat en faveur de son entreprise pour l’extraction du pétrole. Une femme, en retrait, intervient soudainement et renvoie les européens à leur histoire, celle de massacres coloniaux, celle des fours crématoires.


Le tout sur le plateau de l’Odéon, mais retransmis sur écran géant, méthode de plus en plus utilisée aujourd’hui par les plus grands metteurs en scène de théâtre. La première partie (avant l’entracte) se déroulant en dehors du plateau, donc complètement en vidéo.

On ressort de l’Odéon scotché, bouleversé, par ce spectacle intense, hors du commun, quelque peu terrifiant à l’idée qu’on a vu, là, ceux qui dirigent le monde.

jeudi 27 novembre 2025

« Edouard III », la pièce de Shakespeare (?) jamais jouée


Totalement ignorée des metteurs en scène, mais traduite récemment par Jean-Michel Déprats et Jean-Pierre Vincent, Cédric Gourmelon, Directeur du CDN de Béthune, a choisi de la créer en octobre dernier dans son théâtre, en première française. La pièce était de passage fin novembre au théâtre Olympia, CDN de Tours. Une première shakespearienne, ça ne se manque pas !

Sur le plateau, un mur imitation contre-plaqué, qui s’ouvrira, soit pour une porte, soit en grand bien plus tard, pour représenter une bataille. La pièce se divise en deux parties bien distinctes, n’ayant aucun rapport entre elles si ce n’est la présence du roi Edouard, pivot de la pièce, et aux styles littéraires aux antipodes l’un de l’autre. Ce qui m’amène à penser que cette pièce a probablement été écrite par deux auteurs. Quant à Shakespeare, et même si les anglais affirment qu’il en est l’auteur, beaucoup se doutent qu’il n’était qu’un prête-nom, rapport à la somme des œuvres qu’il a laissées.

La première partie est une pièce hautement féministe : Edouard s’éprend d’une comtesse et souhaite la mettre dans son lit. Mais elle refuse. Ni les ruses, ni les stratagèmes utilisés par le roi, ne viendront à bout de la résistance de la comtesse. Et tout roi qu’il était, il doit s’avouer vaincu. Long poème magnifique ! Il ne serait pas surprenant qu’il soit l’œuvre d’une autrice.


La seconde partie est tout autre. Le roi Edouard, à la tête de son armée, est maintenant de ce côté de la Manche, revendiquant la couronne française, mais en réalité, son but étant de piller les villes françaises, c’est ce qu’il fera avec son fils dit le Prince Noir, lequel mettra à feu et à sang le sud-ouest, du Languedoc au Berry. Mais de ceci, on ne parlera pas. On raconte une bataille navale, puis celle de Crécy, l’épisode des bourgeois de Calais, ainsi que Poitiers où le Prince Noir écrase l’armée de Jean II le Bon. Le roi et son fils sont présentés dans cette pièce nantis de toutes les vertus, tandis que les français sont ici totalement ridiculisés, avant perdu la bataille de Poitiers en raison d’une prophétie parlant d’un vol de corbeaux. Les historiens apprécieront. Shakespeare aurait-il pu écrire cela ?

Malgré les distorsions historiques, Cédric Gourmelon réussit son pari de donner vie à ces deux pièces en une seule, avec une équipe de dix acteurs et actrices. On retiendra surtout dans la première partie, Fanny Kervarec en Comtesse de Salisbury et Vincent Guédon dans le rôle d’Edouard III, dans un duel littéraire de haute tenue. Deux heures cinquante de spectacle (+ un entracte de 20 min) et des comédiens, comédiennes très investis dans leurs rôles multiples. Mais le spectacle reste très éloigné des grandes épopées shakespeariennes.

dimanche 23 novembre 2025

Le Munstrum requiert contre la guerre avec « Makbeth »


La dernière création du Munstrum Théâtre, basé à Mulhouse, « Makbeth », s’inspire certes de la dernière tragédie de Shakespeare publiée en 1623, donc après la mort de l’auteur disparu en 1616, mais n’est pas une adaptation même très décalée de l’œuvre du dramaturge anglais. Il s’agit, certes en s’inspirant du texte shakespearien, d’un réquisitoire contre les guerres, les génocides, les meurtres et les viols qui vont avec. D’ailleurs pour celles et ceux qui en douteraient, la feuille de salle distribuée à l’entrée, évoque les catastrophes humanitaires qui ont lieu actuellement à Gaza, en Ukraine, au Congo et au Soudan. Quant à la note d’intention de Louis Arene, le metteur en scène, elle est d’une clarté limpide : « Nous montons Makbeth car la douleur et l’enfer de ce monde (sont) inacceptable(s) ».

Certes, on retrouve sur le plateau, Macbeth et son épouse, elle dans le corps d’un homme, une simple robe autour de la taille quand ce n’est pas carrément une tente de bivouac qu’elle traîne derrière elle. Quant au roi Duncan au ventre monstrueux, il se traîne dans un fauteuil, et déclare « Ah ! on a perdu », puis corrigeant « Oh ! on a gagné », pour dire que peu importe qui gagne ou qui perd une bataille, le peuple est toujours perdant dans l’affaire, règle absolue qui ne souffre aucune exception.


Certains personnages de la pièce de Shakespeare ont disparu, telles les trois sorcières au profit d’une ombre sortie des entrailles de la terre prédisant à Macbeth son avenir, à l’exception de l’affaire de la forêt de Birnam dont il ne sera jamais question. D’autres relèvent de l’imagination du Munstrum, le fou du roi, virevoltant, multipliant les pirouettes, et au final tuant Macbeth tout dégoulinant d’hémoglobine.

Le Munstrum, et c’est là sa marque de fabrique, met sur le plateau, des personnages masqués, parfois monstrueux, à l’énergie débordante, sortis tout droit de l’imagination de la troupe, Louis Arene et Lionel Lingelser à la conception. Ici, on force le trait, et puisqu’il est question de condamner les guerres, les meurtres, ceux-ci sont légion sur scène, avec jets impressionnants d’hémoglobine. Le Munstrum ne fait pas dans le détail. Comme le prologue avec une débauche d’explosions, de fumée venant de droite et de gauche, voire des cintres, on se tue, on s’extermine sur le plateau, soldats dont on hésite à dire s’ils sont tout droit venus du 11ème siècle, ou du nôtre.

En font-ils trop ? On peut le penser, mais c’est le choix assumé du Munstrum qui joue complet au Théâtre du Rond-Point durant 16 représentations.

vendredi 21 novembre 2025

« On vous croit », plongée dans les affaires familiales


Venu de la Wallonie en Belgique, « On vous croit » est un film choc dont on ne sort pas indemne.

Une famille se déchire. La mère, Alice, élève seule ses deux enfants, Lila 17 ans et Etienne, une douzaine d’années. Leur père, aujourd’hui en couple et un bébé, revendique un droit de visite auquel son ex épouse et les deux enfants s’opposent frontalement, surtout le garçon, en proie à des crises de terreur à l’idée de croiser son géniteur.

Les voilà toutes et tous réunis devant la juge aux affaires familiales. Il y a donc la famille éclatée (curieusement on a placé le couple fracturé côte à côte), les deux avocates, et un autre avocat qui a entendu les deux enfants, on dira l’avocat conciliateur. La juge donnera la parole à chacun à tour de rôle. On n’en dira pas plus.

Myriem Akheddiou dans le rôle de la mère, est tout à fait exceptionnelle, quelques sourires forcés par moments, les larmes à d’autres, extraordinairement émouvante lorsqu’elle raconte sa vie avec l’autre, son premier amour avec lui, mais évoquant ses déceptions multiples, jusqu’à la rupture, la réconciliation, et la rupture définitive. Il est vrai que la caméra s’attarde beaucoup sur son visage exprimant mille émotions à travers ses nombreuses mimiques. Du grand art.

Les deux cinéastes à la réalisation et au scénario, Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, ont produit un film d’une implacable force, plongée sans scaphandre au sein d’une famille déchirée, laquelle devant la juge aux affaires familiales étale l’intime de leur couple détruit.

« On vous croit » sorti quelques semaines avant la programmation au CDN d’Orléans d’« Affaires familiales » d’Emilie Rousset, créé au dernier Festival d’Avignon, ces deux spectacles, différents dans leur forme, mais se complétant dans une parfaite harmonie, placent les problèmes de la famille sur le devant de la scène.

dimanche 16 novembre 2025

Autopsie d'une famille, dans « Les Conséquences » de Pascal Rambert


C’était au Théâtre de la Ville de Paris, salle Sarah-Bernhard, merveille architecturale après 7 années de rénovation, que Pascal Rambert présentait « Les Conséquences » après avoir créé sa pièce au CDN de Rennes, 1er volet d’une trilogie dont le dernier devrait voir le jour en 2029, si d’ici là, un gouvernement ne met pas fin au théâtre subventionné.

Toute la fine fleur du théâtre public était convoquée sur le plateau, les habitués de l’auteur et metteur en scène, et quelques nouveaux, depuis « « Rupture de l’amour », duel exceptionnel entre Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, repris au théâtre de l’Atelier en 2024, « Répétition » et bien d’autres créations depuis.

Il y a donc sur le plateau, outre les deux noms déjà cités, Arthur Nauzyciel, passé par le CDN d’Orléans, aujourd’hui à Rennes qu’il quittera fin 2026, Anne Brochet, Laurent Sauvage à Avignon l’été dernier dans un magnifique seul en scène musical, Jacques Weber dont les années pèsent, et d’autres, nouvelles et nouveaux dans l’équipe Rambert.

Murs blancs des trois côtés, lumières qui peuvent être aveuglantes au plafond, sorte de bloc opératoire chirurgical destiné sans doute dans l’esprit de Rambert, à autopsier la famille sur le plateau, car c’est bien de cela dont il s’agit. Il y a Jacques, le père, sorte de pacha, psychiatre et député depuis la nuit des temps, son épouse (Marilu Marini), qui n’avait pas de corps explique-t-elle, avant de tomber amoureuse de Jacques, lequel lui en a donné un, deux filles, Audrey et Anne, une troisième se trouve en hôpital psy, elle lance des excréments sur tous ceux qui l’approchent, les gendres officiels (Arthur et Stan), un amant (Laurent), enfin la troisième génération avec un mariage féminin entre deux femmes enceintes toutes deux.

Deux heures quinze d’affrontements dans cette famille où toutes et tous ont fréquenté les grandes écoles (ENA ou Ulm), à l’occasion d’obsèques familiales ou de mariages sur une durée de plusieurs années, où l’on vide son sac, où des secrets familiaux explosent à la face de l’autre, où les amours extra-conjugaux se dévoilent au gré des applications sur téléphone portable « craquées ». Quelques scènes d’anthologie parcourent le spectacle, on citera celle où Arthur reproche à Anne le rendez-vous manqué, performance monstrueuse d’Arthur Nauzyciel aussitôt applaudi, réaction rare chez le public ; ainsi que la passe d’armes (celles-ci devraient apparaître lors du prochain volet de la trilogie « Rambertine ») entre Audrey et Stan, évidente poursuite du duel entamé dans « Rupture de l’amour » pour le public qui connaîtrait la pièce.


In fine ou presque, Stan dira ses quatre vérités au père, « Vieillard, assis ! » lui hurle-t-il alors que Jacques tente de se lever (à ce moment précis, la salle retient son souffle à tel point que les tousseurs, fort nombreux, en restent cois), lui rappelant comment il a éduqué sa fille aînée aujourd’hui internée, secret de famille jeté à la face du pacha.

Texte bourré de références culturelles, que le spectateur possède ou pas, Jacques se permettant même d’évoquer la mise en scène de la Cerisaie de Tchekhov par Alain Françon en 2009. Deux heures quinze passionnantes, et chaleureusement applaudies.

samedi 8 novembre 2025

Deux Procureurs au pays de Staline, par Loznitsa


Sélectionné en compétition officielle au dernier festival de Cannes, le film de Sergei Loznitsa, « deux procureurs » glace le spectateur par son implacable dureté envers celles et ceux qui refusent d’entrer dans le système de la corruption, et son inévitable corollaire, la criminalité. En 2017, il avait présenté « une Femme douce » à Cannes.

Nous sommes en URSS, en 1937, au plus fort de la répression et des purges staliniennes, lesquelles affaibliront pour plusieurs années l’armée rouge, puisque les plus hauts gradés finirent dans les goulags.

Un jeune procureur, tout droit sorti d’une école de la magistrature, est envoyé quelque part visiter les détenus dans ces fameux goulags. Il y rencontre un vieux communiste, torturé abominablement par les nouveaux maîtres de la Russie, lesquels s’évertuent à éliminer les vieux bolcheviques qui rêvent d’un pays où règnerait la démocratie, la liberté, où la misère serait vaincue. Au sortir du goulag, il va droit vers le Procureur général à Moscou, lui raconte les exactions des policiers (NKVD), lequel lui fournit un laisser-passer. Piège évidemment, qui l’enverra directement lui aussi au goulag, qu’Il ne découvrira que trop tard.

Dans ce film de deux heures qui n’offrent pas de surprises tant on en devine la fin inéluctable, très linéaire dans son scénario comme si Loznitsa voulait démontrer l’inéluctabilité du système, certaines séquences apparaissent totalement lunaires. Il y a ce dédale invraisemblable au sein de cette prison afin de découvrir la cellule de ce vieux bolchévique enfermé, malade, et dont on sait qu’il ne sortira pas vivant. Multiples couloirs, une cour traversée, puis encore des couloirs, un souterrain, toujours des couloirs, et des grilles cadenassées et gardées par des policiers aux mines inquiétantes. Glaçant aussi l’image du Procureur général au visage inexpressif, le buste de Staline au-dessus de lui.

Mais ce qui est le plus frappant, c’est ce vieux bolchevique, présentant les nombreuses traces de tortures qu’on lui a infligées, et qui croit encore en un Staline épris de justice, d’ailleurs comme ce jeune procureur qui ne comprendra le piège qu’une fois arrivé devant la porte de la prison, encadré par deux policiers qui n’auront cessé de se moquer de lui.

Film sans femmes, à l’exception de celles attendant devant la prison, aux regards terrorisés, on retiendra aussi cette scène dans le train vers Moscou où le jeune procureur côtoie de vieux soviétiques, dont l’un, ayant perdu un bras et une jambe lors de la 1ère guerre mondiale, raconte s’en être allé trouver Lénine, et l’ayant rencontré quelques instants.

Au sortir de la salle, on se dit que les choses n’ont guère changé dans la Russie de Poutine.