jeudi 27 novembre 2025

« Edouard III », la pièce de Shakespeare (?) jamais jouée


Totalement ignorée des metteurs en scène, mais traduite récemment par Jean-Michel Déprats et Jean-Pierre Vincent, Cédric Gourmelon, Directeur du CDN de Béthune, a choisi de la créer en octobre dernier dans son théâtre, en première française. La pièce était de passage fin novembre au théâtre Olympia, CDN de Tours. Une première shakespearienne, ça ne se manque pas !

Sur le plateau, un mur imitation contre-plaqué, qui s’ouvrira, soit pour une porte, soit en grand bien plus tard, pour représenter une bataille. La pièce se divise en deux parties bien distinctes, n’ayant aucun rapport entre elles si ce n’est la présence du roi Edouard, pivot de la pièce, et aux styles littéraires aux antipodes l’un de l’autre. Ce qui m’amène à penser que cette pièce a probablement été écrite par deux auteurs. Quant à Shakespeare, et même si les anglais affirment qu’il en est l’auteur, beaucoup se doutent qu’il n’était qu’un prête-nom, rapport à la somme des œuvres qu’il a laissées.

La première partie est une pièce hautement féministe : Edouard s’éprend d’une comtesse et souhaite la mettre dans son lit. Mais elle refuse. Ni les ruses, ni les stratagèmes utilisés par le roi, ne viendront à bout de la résistance de la comtesse. Et tout roi qu’il était, il doit s’avouer vaincu. Long poème magnifique ! Il ne serait pas surprenant qu’il soit l’œuvre d’une autrice.


La seconde partie est tout autre. Le roi Edouard, à la tête de son armée, est maintenant de ce côté de la Manche, revendiquant la couronne française, mais en réalité, son but étant de piller les villes françaises, c’est ce qu’il fera avec son fils dit le Prince Noir, lequel mettra à feu et à sang le sud-ouest, du Languedoc au Berry. Mais de ceci, on ne parlera pas. On raconte une bataille navale, puis celle de Crécy, l’épisode des bourgeois de Calais, ainsi que Poitiers où le Prince Noir écrase l’armée de Jean II le Bon. Le roi et son fils sont présentés dans cette pièce nantis de toutes les vertus, tandis que les français sont ici totalement ridiculisés, avant perdu la bataille de Poitiers en raison d’une prophétie parlant d’un vol de corbeaux. Les historiens apprécieront. Shakespeare aurait-il pu écrire cela ?

Malgré les distorsions historiques, Cédric Gourmelon réussit son pari de donner vie à ces deux pièces en une seule, avec une équipe de dix acteurs et actrices. On retiendra surtout dans la première partie, Fanny Kervarec en Comtesse de Salisbury et Vincent Guédon dans le rôle d’Edouard III, dans un duel littéraire de haute tenue. Deux heures cinquante de spectacle (+ un entracte de 20 min) et des comédiens, comédiennes très investis dans leurs rôles multiples. Mais le spectacle reste très éloigné des grandes épopées shakespeariennes.

dimanche 23 novembre 2025

Le Munstrum requiert contre la guerre avec « Makbeth »


La dernière création du Munstrum Théâtre, basé à Mulhouse, « Makbeth », s’inspire certes de la dernière tragédie de Shakespeare publiée en 1623, donc après la mort de l’auteur disparu en 1616, mais n’est pas une adaptation même très décalée de l’œuvre du dramaturge anglais. Il s’agit, certes en s’inspirant du texte shakespearien, d’un réquisitoire contre les guerres, les génocides, les meurtres et les viols qui vont avec. D’ailleurs pour celles et ceux qui en douteraient, la feuille de salle distribuée à l’entrée, évoque les catastrophes humanitaires qui ont lieu actuellement à Gaza, en Ukraine, au Congo et au Soudan. Quant à la note d’intention de Louis Arene, le metteur en scène, elle est d’une clarté limpide : « Nous montons Makbeth car la douleur et l’enfer de ce monde (sont) inacceptable(s) ».

Certes, on retrouve sur le plateau, Macbeth et son épouse, elle dans le corps d’un homme, une simple robe autour de la taille quand ce n’est pas carrément une tente de bivouac qu’elle traîne derrière elle. Quant au roi Duncan au ventre monstrueux, il se traîne dans un fauteuil, et déclare « Ah ! on a perdu », puis corrigeant « Oh ! on a gagné », pour dire que peu importe qui gagne ou qui perd une bataille, le peuple est toujours perdant dans l’affaire, règle absolue qui ne souffre aucune exception.


Certains personnages de la pièce de Shakespeare ont disparu, telles les trois sorcières au profit d’une ombre sortie des entrailles de la terre prédisant à Macbeth son avenir, à l’exception de l’affaire de la forêt de Birnam dont il ne sera jamais question. D’autres relèvent de l’imagination du Munstrum, le fou du roi, virevoltant, multipliant les pirouettes, et au final tuant Macbeth tout dégoulinant d’hémoglobine.

Le Munstrum, et c’est là sa marque de fabrique, met sur le plateau, des personnages masqués, parfois monstrueux, à l’énergie débordante, sortis tout droit de l’imagination de la troupe, Louis Arene et Lionel Lingelser à la conception. Ici, on force le trait, et puisqu’il est question de condamner les guerres, les meurtres, ceux-ci sont légion sur scène, avec jets impressionnants d’hémoglobine. Le Munstrum ne fait pas dans le détail. Comme le prologue avec une débauche d’explosions, de fumée venant de droite et de gauche, voire des cintres, on se tue, on s’extermine sur le plateau, soldats dont on hésite à dire s’ils sont tout droit venus du 11ème siècle, ou du nôtre.

En font-ils trop ? On peut le penser, mais c’est le choix assumé du Munstrum qui joue complet au Théâtre du Rond-Point durant 16 représentations.

vendredi 21 novembre 2025

« On vous croit », plongée dans les affaires familiales


Venu de la Wallonie en Belgique, « On vous croit » est un film choc dont on ne sort pas indemne.

Une famille se déchire. La mère, Alice, élève seule ses deux enfants, Lila 17 ans et Etienne, une douzaine d’années. Leur père, aujourd’hui en couple et un bébé, revendique un droit de visite auquel son ex épouse et les deux enfants s’opposent frontalement, surtout le garçon, en proie à des crises de terreur à l’idée de croiser son géniteur.

Les voilà toutes et tous réunis devant la juge aux affaires familiales. Il y a donc la famille éclatée (curieusement on a placé le couple fracturé côte à côte), les deux avocates, et un autre avocat qui a entendu les deux enfants, on dira l’avocat conciliateur. La juge donnera la parole à chacun à tour de rôle. On n’en dira pas plus.

Myriem Akheddiou dans le rôle de la mère, est tout à fait exceptionnelle, quelques sourires forcés par moments, les larmes à d’autres, extraordinairement émouvante lorsqu’elle raconte sa vie avec l’autre, son premier amour avec lui, mais évoquant ses déceptions multiples, jusqu’à la rupture, la réconciliation, et la rupture définitive. Il est vrai que la caméra s’attarde beaucoup sur son visage exprimant mille émotions à travers ses nombreuses mimiques. Du grand art.

Les deux cinéastes à la réalisation et au scénario, Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, ont produit un film d’une implacable force, plongée sans scaphandre au sein d’une famille déchirée, laquelle devant la juge aux affaires familiales étale l’intime de leur couple détruit.

« On vous croit » sorti quelques semaines avant la programmation au CDN d’Orléans d’« Affaires familiales » d’Emilie Rousset, créé au dernier Festival d’Avignon, ces deux spectacles, différents dans leur forme, mais se complétant dans une parfaite harmonie, placent les problèmes de la famille sur le devant de la scène.

dimanche 16 novembre 2025

Autopsie d'une famille, dans « Les Conséquences » de Pascal Rambert


C’était au Théâtre de la Ville de Paris, salle Sarah-Bernhard, merveille architecturale après 7 années de rénovation, que Pascal Rambert présentait « Les Conséquences » après avoir créé sa pièce au CDN de Rennes, 1er volet d’une trilogie dont le dernier devrait voir le jour en 2029, si d’ici là, un gouvernement ne met pas fin au théâtre subventionné.

Toute la fine fleur du théâtre public était convoquée sur le plateau, les habitués de l’auteur et metteur en scène, et quelques nouveaux, depuis « « Rupture de l’amour », duel exceptionnel entre Stanislas Nordey et Audrey Bonnet, repris au théâtre de l’Atelier en 2024, « Répétition » et bien d’autres créations depuis.

Il y a donc sur le plateau, outre les deux noms déjà cités, Arthur Nauzyciel, passé par le CDN d’Orléans, aujourd’hui à Rennes qu’il quittera fin 2026, Anne Brochet, Laurent Sauvage à Avignon l’été dernier dans un magnifique seul en scène musical, Jacques Weber dont les années pèsent, et d’autres, nouvelles et nouveaux dans l’équipe Rambert.

Murs blancs des trois côtés, lumières qui peuvent être aveuglantes au plafond, sorte de bloc opératoire chirurgical destiné sans doute dans l’esprit de Rambert, à autopsier la famille sur le plateau, car c’est bien de cela dont il s’agit. Il y a Jacques, le père, sorte de pacha, psychiatre et député depuis la nuit des temps, son épouse (Marilu Marini), qui n’avait pas de corps explique-t-elle, avant de tomber amoureuse de Jacques, lequel lui en a donné un, deux filles, Audrey et Anne, une troisième se trouve en hôpital psy, elle lance des excréments sur tous ceux qui l’approchent, les gendres officiels (Arthur et Stan), un amant (Laurent), enfin la troisième génération avec un mariage féminin entre deux femmes enceintes toutes deux.

Deux heures quinze d’affrontements dans cette famille où toutes et tous ont fréquenté les grandes écoles (ENA ou Ulm), à l’occasion d’obsèques familiales ou de mariages sur une durée de plusieurs années, où l’on vide son sac, où des secrets familiaux explosent à la face de l’autre, où les amours extra-conjugaux se dévoilent au gré des applications sur téléphone portable « craquées ». Quelques scènes d’anthologie parcourent le spectacle, on citera celle où Arthur reproche à Anne le rendez-vous manqué, performance monstrueuse d’Arthur Nauzyciel aussitôt applaudi, réaction rare chez le public ; ainsi que la passe d’armes (celles-ci devraient apparaître lors du prochain volet de la trilogie « Rambertine ») entre Audrey et Stan, évidente poursuite du duel entamé dans « Rupture de l’amour » pour le public qui connaîtrait la pièce.


In fine ou presque, Stan dira ses quatre vérités au père, « Vieillard, assis ! » lui hurle-t-il alors que Jacques tente de se lever (à ce moment précis, la salle retient son souffle à tel point que les tousseurs, fort nombreux, en restent cois), lui rappelant comment il a éduqué sa fille aînée aujourd’hui internée, secret de famille jeté à la face du pacha.

Texte bourré de références culturelles, que le spectateur possède ou pas, Jacques se permettant même d’évoquer la mise en scène de la Cerisaie de Tchekhov par Alain Françon en 2009. Deux heures quinze passionnantes, et chaleureusement applaudies.

samedi 8 novembre 2025

Deux Procureurs au pays de Staline, par Loznitsa


Sélectionné en compétition officielle au dernier festival de Cannes, le film de Sergei Loznitsa, « deux procureurs » glace le spectateur par son implacable dureté envers celles et ceux qui refusent d’entrer dans le système de la corruption, et son inévitable corollaire, la criminalité. En 2017, il avait présenté « une Femme douce » à Cannes.

Nous sommes en URSS, en 1937, au plus fort de la répression et des purges staliniennes, lesquelles affaibliront pour plusieurs années l’armée rouge, puisque les plus hauts gradés finirent dans les goulags.

Un jeune procureur, tout droit sorti d’une école de la magistrature, est envoyé quelque part visiter les détenus dans ces fameux goulags. Il y rencontre un vieux communiste, torturé abominablement par les nouveaux maîtres de la Russie, lesquels s’évertuent à éliminer les vieux bolcheviques qui rêvent d’un pays où règnerait la démocratie, la liberté, où la misère serait vaincue. Au sortir du goulag, il va droit vers le Procureur général à Moscou, lui raconte les exactions des policiers (NKVD), lequel lui fournit un laisser-passer. Piège évidemment, qui l’enverra directement lui aussi au goulag, qu’Il ne découvrira que trop tard.

Dans ce film de deux heures qui n’offrent pas de surprises tant on en devine la fin inéluctable, très linéaire dans son scénario comme si Loznitsa voulait démontrer l’inéluctabilité du système, certaines séquences apparaissent totalement lunaires. Il y a ce dédale invraisemblable au sein de cette prison afin de découvrir la cellule de ce vieux bolchévique enfermé, malade, et dont on sait qu’il ne sortira pas vivant. Multiples couloirs, une cour traversée, puis encore des couloirs, un souterrain, toujours des couloirs, et des grilles cadenassées et gardées par des policiers aux mines inquiétantes. Glaçant aussi l’image du Procureur général au visage inexpressif, le buste de Staline au-dessus de lui.

Mais ce qui est le plus frappant, c’est ce vieux bolchevique, présentant les nombreuses traces de tortures qu’on lui a infligées, et qui croit encore en un Staline épris de justice, d’ailleurs comme ce jeune procureur qui ne comprendra le piège qu’une fois arrivé devant la porte de la prison, encadré par deux policiers qui n’auront cessé de se moquer de lui.

Film sans femmes, à l’exception de celles attendant devant la prison, aux regards terrorisés, on retiendra aussi cette scène dans le train vers Moscou où le jeune procureur côtoie de vieux soviétiques, dont l’un, ayant perdu un bras et une jambe lors de la 1ère guerre mondiale, raconte s’en être allé trouver Lénine, et l’ayant rencontré quelques instants.

Au sortir de la salle, on se dit que les choses n’ont guère changé dans la Russie de Poutine.

mardi 4 novembre 2025

Albert Camus au cinéma, version François Ozon, avec l'Etranger

 


Albert Camus publie « L’Etranger » en 1942, en pleine guerre mondiale. Il est arrivé en métropole depuis peu, ayant passé son enfance en Algérie. « L’Etranger » raconte (c’est lui le narrateur dans le roman) les derniers mois de sa vie de jeune homme, Meursault, à Alger, avant d’être guillotiné pour avoir assassiné un indigène, musulman, « arabe » dira-t-il.

Sans doute, Camus connaissait particulièrement bien cette colonie française. Mais je doute fort, qu’un jury composé de « blancs européens », entièrement masculin (les femmes n’ont pas encore le droit de vote), et plutôt âgé, ait envoyé à la guillotine, un des leurs pour l’assassinat d’un « arabe », dont on ne parlera guère au cours du procès, lequel importe peu aux yeux de la Cour. Mais puisque Camus l’a écrit… Admettons !

François Ozon l’a donc adapté au cinéma, en Noir et Blanc. Réussite parfaite à mon avis, quoique les critiques cinématographiques soient partagés sur la question. La séquence la plus forte, me semble être celle, où en prison, Meursault reçoit la visite de l’homme d’église (Swann Arlaud), que Meursault appelle « monsieur », visite dont il ne voulait pas. L’affrontement d’ordre philosophique qui en découle, est d’une très haute tenue littéraire, celle de Camus.

Une équipe d’acteurs et actrices au sommet : Benjamin Voisin, c’est Meursault, jeune homme énigmatique, froid, dépourvu de sentiments, que ce soit envers sa mère décédée ou celle qui veut faire sa vie avec lui. On a l’habitude dorénavant de le voir sur grand écran : « un vrai Bonhomme » en 2020, « Eté 85 » déjà de François Ozon toujours en 2020, « Illusions perdues » d’après le roman de Balzac en 2021, films où il incarne des personnages particulièrement forts, consistants, ceux qui crèvent l’écran.

Rebecca Marder est remarquable dans le rôle de Marie, celle qui drague Meursault à la piscine, qui s’interroge devant son copain dépourvu d’affection, en total manque de projets, mais qui s’accroche néanmoins à lui, celle qui ira le visiter en prison. Quant à Denis Lavant dans le rôle de Salamano, celui qui tabasse son chien, mais qui regrette sa fuite, il est tout simplement exceptionnel.

Un très bon film français, ça devient rare, adapté d’un roman qui a grandement contribué à l’obtention du Prix Nobel en 1957.

Ceci dit, on regrettera que l’image soit muette en ce qui concerne les dégâts du colonialisme ; on pourrait se croire dans un pays où le soleil, la mer, les plaisirs offraient un paradis aux européens français, au milieu d’une population indigène indifférente, presque absente du scénario, mis à part les figurants, si ce n’est la sœur de l’arabe, présente au procès, et qui se recueille, in fine, sur la tombe de son frère en bord de mer. Un peuple qui douze ans plus tard se soulèvera.

mercredi 29 octobre 2025

« le Poète » : Hommage à tous les poètes d'Amérique latine


Magnifique long métrage colombien, « le Poète », du cinéaste Simón Mesa Soto, lequel dans la même veine que l’écrivain Roberto Bolaño et son roman « les Détectives sauvages », rend hommage à la poésie et aux poètes d’Amérique latine.

Oscar est un écrivain poète qui n’écrit plus rien, naguère enseignant, rejeté par son épouse et sa fille ado. Seule sa mère subvient à ses besoins, à laquelle il emprunte régulièrement la voiture. Mais il n’a plus d’argent. Poussé par sa mère, il accepte d’organiser un atelier de poésie dans un lycée, où il découvre une jeune fille, Yurlady, qui écrit de la poésie. Il a tôt fait, malgré ses réticences, de l’inviter à un festival de poésie où elle est vivement applaudie. Mais invitée à boire une coupe de champagne, elle finit la soirée totalement ivre. De là, les ennuis d’Oscar vont exploser de manière exponentielle.

Le cinéaste a confié le rôle d’Oscar à un acteur débutant, Ubeimar Rios, dont le visage exprime toutes les émotions ressenties, la joie, le bonheur d’être aux côtés de sa fille, jusqu’à une infinie tristesse, le désespoir, la désespérance, d’autant plus que la caméra le filme souvent, le visage en gros plan comme d’ailleurs la plupart des actrices et acteurs du film.

Ceci étant, l’objectif du film de Simón Mesa Soto interroge : Oscar, c’est celui qui est au fond du trou, qui essaie de s’en sortir par la poésie, qui tente d’extraire Yurlady d’une vie toute tracée de future mère et de pauvreté, grâce à cet art où elle excelle, mais quoi qu’il fasse, il retombe toujours et encore au fond du trou. Le réalisateur peut bien mettre en exergue, lors du panneau qui annonce le 4ème et dernier chapitre, « l’art nous sauvera », on a malheureusement peine à le croire au vu du scénario et des images de Medellin et de ses quartiers déshérités.

Tourné en 16 mm, la caméra se promenant d’un visage à l’autre, le film a été particulièrement apprécié au dernier Festival de Cannes, où il remporte de Prix du Jury dans la section Un Certain Regard.