Jarmusch, épisode 3 avec « Mystery Train » sorti en 1989, et auréolé du Prix de la meilleure contribution artistique à Cannes, cette année-là, prix qui a disparu depuis. Hommage de Jarmusch à Elvis Presley dont le portrait revient régulièrement et dont deux personnages du film possèdent la même coupe de cheveux que « The King ».
Le titre est trompeur : si un train passe et repasse dans la ville, nous sommes à Memphis (Etat du Tennessee), l’action se situe grandement dans un hôtel miteux, tenu par deux Noirs (nous sommes dans un quartier noir), l’un de très forte corpulence qui ne bouge pas, et le groom qui accompagne les hôtes dans des chambres miteuses, sans télé, surtout la 22 décrite comme « la chambre des curiosités ».
Au cours d’une même nuit, un couple de jeunes japonais venus là pour visiter les musées dédiés aux jazzmen de la ville et notamment « The King », Elvis Presley, deux jeunes femmes se rencontrant à l’hôtel et décidant de partager une chambre, enfin trois hommes sortant d’un braquage et poursuivis par la police, louent chacun une chambre, mais ne se rencontreront jamais. Tout au plus, entendent-ils chacun les bruits des deux autres chambres.
Les deux japonais d’abord : lui a la figure triste, elle a l’air joyeuse, ils sont jeunes, font l’amour, mais ne sont d’accord sur rien, pas même pour comparer Memphis et Oklahoma.
Ensuite, deux femmes dont une est italienne, l’autre n’arrêtant pas de jacasser, en fait c’est l’ex copine et sœur de deux des fuyards de la troisième chambre. L’italienne finira dans la nuit par apercevoir le fantôme de Presley.
Enfin, les 3, totalement ivres après que l’un d’eux eut tiré sur l’épicier où ils venaient se ravitailler en boissons. L’un des 3 finira par recevoir accidentellement une balle dans le genou.
Le jeune japonais est interprété par Masatoshi Nagase, il avait alors à peine plus de 20 ans, sa carrière ne fait que commencer, il est aujourd’hui utilisé par les plus grands cinéastes japonais. Le tenancier de l’hôtel n’est autre que Screamin' Jay Hawkins, auteur-compositeur et interprète de Rhythm and Blues (il aurait eu environ 75 enfants !).
Nicoletta Braschi tient le role de l’italienne : elle jouera dans « la Vie est belle » de Benigni, on l’a encore vue récemment dans « Heureux comme Lazzaro ». Enfin, parmi les trois, on trouve Joe Strummer, musicien britannique, et Steve Buscemi à la carrière cinématographique monstrueuse.
Enfin, on doit la partie musicale à l’inévitable John Lurie, avec des chansons interprétées par Elvis Presley bien sûr, mais aussi Otis Redding, Junior Parker et d’autres jazzmen américains. Un Prix à Cannes amplement mérité !
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