Trois fois oscarisé, le film de Peter Farrelly, « Green Book : sur les routes du Sud », nous projette en 1962, dans le sud raciste des Etats-Unis d’Amérique. Kennedy est Président, il sera assassiné l’année suivante ; la guerre froide est à son apogée, en pleine crise des missiles à Cuba ; les USA reconnaissent intervenir militairement au Vietnam et décident la reprise des essais nucléaires dans l’atmosphère ; Marilyn Monroe meurt en août.
Don Shirley est un pianiste noir, particulièrement célèbre dans son pays, interprétant musique classique et jazz, adulé par les Blancs épris de culture. Il se produit dans les grandes villes des USA. En 1962, il décide d’effectuer une tournée de deux mois dans le Sud raciste des USA, avec un violoncelliste et un contrebassiste. Il recrute un chauffeur qui lui servira aussi de garde du corps, ce dont il aura bien besoin. Il meurt en 2013. C’est ce périple de deux mois, que conte le film de Peter Farrelly, sur un scénario de Nick Vallelonga, fils du chauffeur et garde du corps, Tony Vallelonga, dit Tony Lip. Quant au « Green Book », c’est le guide qui permet de choisir son hôtel en fonction de la couleur de sa peau.
Rien n’aurait pu faire se rencontrer ces deux hommes, l’un noir, raffiné, éduqué, artiste, intellectuel, homosexuel, et l’autre, videur en boîte de nuit, arnaqueur, un peu raciste, sans grande éducation. Et pourtant, le second au chômage, le premier ayant besoin de lui, ils prendront la route ensemble, dans une grande et belle voiture américaine comme on en voyait à cette époque. Si au départ, tout ou presque les oppose, l’image de leur première rencontre est fabuleuse, le noir assis dans un fauteuil sur une estrade, le blanc sur une chaise au raz du sol, ils finiront par se comprendre, dans une réelle et belle amitié.
Tony Lip, c’est Viggo Mortensen (on l’a adoré dans « Captain Fantastic » en 2016), Don Shirley étant interprété par Mahershala Ali. Tous deux nous offrent un duo étourdissant, tous deux évoluant au cours du film d’une attitude de défiance vers une compréhension mutuelle.
Alors, bien sûr, peu de surprises, on s’attend à une fin romancée, et elle arrive (nous sommes aux USA), mais il n’en reste pas moins que voilà un joli long métrage qui relève un peu le niveau des Oscars US.
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