jeudi 1 juin 2017

Un étrange jeu de miroirs

François Ozon nous revient avec l’Amant double, tiré d’un roman d’une écrivaine américaine. Il a été en compétition officielle à Cannes, sans rien obtenir, quoique certains critiques lui avaient prédit une place au palmarès. Mais on connaît les mystères insondables du Jury.

Ozon joue sur le subconscient, un peu comme Kurosawa dans Real sorti en 2012, en mélangeant différents thèmes tels que les fœtus absorbés l’un par l’autre, la gémellité, les désirs sexuels inavoués, les pratiques de psychothérapie, voire l’identification d’un chat à un bébé.

La première image, c’est celle d’un visage féminin devant lequel tombe une longue chevelure, sorte de prison qui enferme le beau minois de Marine Vacth. Chloé est une jeune femme qui ressent des douleurs abdominales, rencontre un médecin psychiatre, en tombe amoureuse et tous deux s’installent en couple. Survient un second psy, semblable au premier, qui se révèle le parfait frère jumeau de l’autre, à ceci près que ses méthodes thérapeutiques, et pas seulement, sont à l’opposé de celles du frère, dans un étrange jeu de miroirs.

Jérémie Rénier, sorte de Jekyll et Hyde, au double rôle, s’en sort remarquablement bien, en faisant admirer au passage sa belle musculature. Cependant, j’ai trouvé Marine Vacth, dans un rôle difficile, quelque peu transparente, trop froide peut-être. Ozon réalise des miracles esthétiques lors des conversations entre Chloé et son psy, multipliant les fondus enchaînés.

Alors, certes, Ozon a réalisé un très beau film, d’une grande élégance, où le sexe peut s’avérer violent, et l’horreur peut survenir quand on s’y attend le moins. Mais autant dire maintenant que tout ce que vous pourrez comprendre pendant la projection se révèlera tout faux à la conclusion.  Jolie métaphore finale !

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